Suite à l’article paru dans l’Indépendant le 18 janvier relatif à l’opération «  hiver audois » et à l’interpellation de deux gérants d’une société de prestation de service agricole, la Confédération paysanne s’inquiète de la situation d’extrême précarité des ouvriers agricoles, non déclarés, victimes d’un système productiviste. Le Syndicat des vignerons de l’Aude s’insurge contre ces contrôles qu’il juge malvenus, alors que la Confédération Paysanne considère qu’un devoir de vigilance s’impose pour faire respecter les droits des travailleuses et travailleurs agricoles.

Certes les producteurs se fient à la bonne foi de leurs sous-traitants mais, en faisant appel à des prestataires au rabais, ils prennent le risque de se trouver confrontés à la fraude sociale. La Confédération paysanne estime que cette tendance est le résultat d’une paupérisation de la profession qui oblige les viticulteurs à exploiter de plus en plus d’hectares et à se trouver dans l’incapacité de tout tailler eux-mêmes. Et revoilà la question cruciale du revenu paysan !

Dans une précédente affaire similaire qui a abouti à la condamnation de Terra Fecundis, la Confédération paysanne (partie civile) avait plaidé que de tels agissements conduisaient à une « désorganisation totale de la filière agricole » et l’Urssaf avait d’ailleurs souligné que «  les victimes sont non seulement les salariés … mais aussi les autres entreprises en règle qui souffrent de concurrence déloyale ».

Malgré des revenus en baisse et des paiements retardés sur les dernières vendanges, de nombreux viticulteurs continuent d’embaucher en direct des tailleurs et tailleuses qui font partie de notre tissu social rural, en respectant le droit du travail.

Confederation Paysanne Aude